Toujours est-il que ce soir voilà. Point d'orgue ou éternel recommencement, c'est au choix.
Voir son nom s'inscrire sur l'écran du bb provoque en moi de la nervosité.
Joie intense combinée à une peur enfantine.
Chaque mot est un pas en arrière, un retour. L'enfer de Clouzot (presque): l'impression de sortir d'une longue désintox où on finit par me dire que je ne suis pas soignable, que tout ce mal en moi est ailleurs, que la médecine est démunie face à mon cas.
Ses mots les uns à côté des autres veulent dire des choses gentilles et cela me terrorise.
"Je ne suis pas prêt non plus".
Je ne me sens pas prête à replonger en plein délire, l'entendre dire mon prénom sur des airs lancinants,
moi dans le canapé, clope au bec et lui au piano
son dos, ses mains, des caresses sur le clavier
"mon amour".
moi dans ses bras, les douleurs que cachaient l'amour qu'il me chantait
"je t'aime moi non plus"
Essayer de le comprendre, c'est foncer dans le mur et personne n'est consentant
Lui donner une nouvelle chance de faire de notre "couple" (rires...) un drame de série B
A nouveau.
Les chansons de Gainsbourg m'évoquent la routine
L'alcool sur nos lèvres et puis le grand vide
Des jours à se perdre, des regrets: tu m'aurais tout fait abîmer
Mon coeur, mon amour-propre, les gens qui eux savaient m'aimer
Plus doucement.